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Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les Français devront travailler plus longtemps, ce qui peut parfois poser des problèmes à certains d’entre eux (santé précaire, chômage, trimestres manquants…). Si vous arrivez en fin de carrière et que vous vous apprêtez à prendre votre retraite, il est nécessaire de l’anticiper pour qu’elle se passe dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, prenez connaissance, dès maintenant, des 4 dispositifs disponibles qui peuvent vous aider à y parvenir correctement.

Éviter le malus de la retraite complémentaire

Depuis le 1er janvier 2019, date de la fusion entre l’Agirc et l’Arrco, un mécanisme de bonus-malus a été instauré avec pour objectif d’encourager les salariés à ne pas prendre leur retraite dès qu’ils ont atteint l’âge légal.

Cette nouvelle mesure touche tous les salariés ayant au moins 62 ans, tous leurs trimestres validés et qui souhaitent liquider leur retraite. Le malus consiste à leur faire supporter un abattement de 10 % sur le montant de leur pension complémentaire, et cela pendant trois ans, sauf s’ils acceptent de décaler d’un an leur date de départ à la retraite.

Sachez qu’il est possible d’éviter ce report sans perte financière, en négociant la compensation du malus avec votre employeur. Il s’agit d’obtenir le versement d’une prime dont le montant sera équivalent à la diminution temporaire de votre retraite complémentaire.

En effet, bien qu’aucun dispositif légal contraignant n’existe à l’heure actuelle, beaucoup de chefs d’entreprise sont prêts à envisager cette compensation qui leur permet d’économiser le paiement d’un salaire pendant un an.

Pour vous donner toutes les chances de mener à bien cette négociation, vous devez, une année avant la date choisie, informer votre employeur de votre décision de liquider votre retraite dès que vous pourrez bénéficier du taux plein. Puis, vous serez tenu de lui transmettre votre dernier relevé de carrière et l’estimation de votre future pension pour qu’il puisse calculer le montant de la prime qu’il devra vous verser pour contrebalancer le malus.

Obtenir une majoration de votre indemnité de départ à la retraite

Lorsqu’un salarié prend sa retraite, il a droit à une prime de départ, s’il a au minimum 10 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Il est toutefois envisageable d’obtenir de son employeur une majoration de cette indemnité.

À défaut de spécifications particulières dans votre convention collective ou dans votre contrat de travail, l’indemnité est calculée en mois de salaire, selon votre temps de présence dans l’entreprise :

  • un demi-mois entre 10 ans et 15 ans ;
  • un mois entre 15 ans et 20 ans ;
  • un mois et demi entre 20 ans et 30 ans ;
  • deux mois au-delà de 30 ans.

Toutefois, il est toujours possible d’envisager une négociation individuelle pour percevoir une indemnité majorée, surtout dans le cas où votre employeur est plutôt satisfait de vous voir quitter l’entreprise dès l’âge de 62 ans.

Envisager une retraite progressive

Vous êtes en droit de demander à bénéficier du dispositif de retraite progressive sous trois conditions :

  • vous devez avoir atteint l’âge de 60 ans ;
  • vous devez justifier de 150 trimestres, tous régimes de retraite obligatoires confondus ;
  • vous devez exercer une ou plusieurs activités salariées dont la durée totale de travail est comprise entre 40 % et 80 % de la durée de travail à temps complet.

La retraite progressive vous permet alors de continuer à cotiser et d’acquérir des droits à la retraite. Vous percevez une fraction d’une retraite provisoire calculée selon les mêmes critères qu’une retraite définitive. Son montant vient compléter à 100 % la rémunération qui vous était versée en travaillant à temps plein.

Tant que vous remplissez les conditions requises, vous pouvez prétendre à la retraite progressive, à condition de justifier chaque année de la durée de travail que vous effectuez à temps partiel, en renvoyant le questionnaire transmis par votre caisse de retraite.

Le jour où vous décidez de prendre votre retraite définitive, son montant est recalculé en tenant compte des droits supplémentaires que vous avez acquis pendant votre retraite progressive.

Se diriger vers le mécénat de compétences

Si vous êtes en fin de carrière et que vous avez le désir de mettre vos connaissances, votre savoir-faire et votre expérience professionnelle au service des autres, vous avez la possibilité de vous tourner vers le mécénat de compétences.

Ce dispositif vous offre l’occasion de réaliser un véritable travail associatif, ce qui peut vous ouvrir des perspectives intéressantes au moment où vous prendrez votre retraite. En effet, sur le plan psychologique, le mécénat de compétences participe à favoriser la transition entre une carrière professionnelle bien remplie et les premiers temps d’une retraite, certes attendue, mais qui est parfois difficile à aborder sereinement.

Pour un employeur, il s’agit de mettre des collaborateurs à la disposition d’un organisme d’intérêt général, pendant leur temps de travail. Parmi les organismes pouvant bénéficier du mécénat de compétences, on peut citer :

  • les associations et les fondations reconnues d’utilité publique ;
  • les fondations d’entreprise ;
  • les établissements d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique publics ou privés, à but non lucratif.

Le mécénat de compétences est ouvert à tous les types d’entreprises, mais il doit remplir les trois critères suivants :

  • un engagement personnel du salarié ;
  • une réponse à un besoin de l’organisme qui est parfaitement déterminé ;
  • l’accord de l’entreprise.

Les missions peuvent être de courte ou de longue durée, allant de quelques heures par semaine jusqu’à un temps plein dans la limite de 3 ans. Elles n’exercent aucune influence sur votre salaire ou votre future pension de retraite, car vous continuez à être rémunéré par votre entreprise et à profiter de tous vos avantages (congés payés, 13e mois…).

En échange de ce don en nature, l’entreprise bénéficie d’un gain fiscal important, puisqu’il lui ouvre le droit à une réduction d’impôts correspondant à 60 % du montant du salaire du salarié pendant les heures où il est mis à la disposition de l’organisme, et cela sans montant minimum de don.