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" BALLONS DE BAUDRUCHES " - La Plume par Igor DE MAACK

L’instant marché financier

Alors que le ciel se couvre de ballons météorologiques espions, les marchés actions ne semblent toujours pas vouloir redescendre de leurs nuages.

Tous les amateurs de montgolfière le savent, pour monter, il faut lâcher du lest ; les entreprises ont ainsi réussi à se débarrasser des coûts énergétiques, de l’inflation salariale et des contraintes logistiques, plus dures, imposées successivement par la Covid-19 puis par le conflit slave. 

Toutes les grandes entreprises ont surpris les investisseurs. Et si le taux de défaut va nécessairement augmenter dans le monde des petites entreprises, les données concernant les marges de crédit n’indiquent pas une récession.

Cependant, l’attitude du consommateur, tout au moins français, risque d’être attentiste en raison de l’atmosphère délétère renforcée par une réforme des retraites qui déclenche plus d’amendements que de raison. Par ailleurs, les récentes données d’inflation aux États-Unis n’étaient pas bonnes puisque cette dernière a rebondi à 5,4% en janvier contre 5,3% en décembre. 

Les taux d’intérêt français ont d’ailleurs quasiment rebondi à leur plus haut niveau en franchissant la barre des 3% sur la maturité 10 ans. Ils ont, ainsi, emboîté le pas aux taux d’intérêt américains qui ont gagné plus de 40 points de base depuis le début de l’année. Évidemment, ces niveaux de taux redonnent de l’intérêt aux produits obligataires à rendement garanti, à capital protégé ou à maturité définie. Toutefois, si le niveau d’inflation ne s’assagit pas, les banques centrales seront obligées de durcir le ton avec des hausses de taux plus fortes que prévu. Il est donc trop tôt pour se tourner uniquement vers le crédit. 

Les dividendes, quant à eux, ont progressé de 25% cette année pour les entreprises du CAC 40, certaines d’entre elles comme Stellantis, ayant décidé en plus de racheter ses propres actions améliorant ainsi le rendement espéré. Depuis déjà de nombreuses années (hors l’année Covid-19 pour les banques notamment), les entreprises soignent leurs actionnaires (qui sont aussi parfois salariés, ne l’oublions pas). 

Si le dividende n’est pas un contrat de versement garanti, un bon historique de dividende par action en croissance pérenne constitue toujours un indicateur de bonne santé économique pour une entreprise. La sélection dans un portefeuille actions doit donc toujours se tourner vers cette thématique dividendes. En conclusion, il ne faudrait pas que ces marchés actions se dégonflent comme des ballons de baudruches dans la deuxième partie du premier semestre. 

Les suites de la guerre en Ukraine paraissent désormais déterminantes pour savoir si le monde peut de nouveau entamer un cycle de croissance avec une inflation maîtrisée et des flux commerciaux non contraints.

 

La valeur du mois • SAINT GOBAIN

Quand le bâtiment va, tout va. Le Leader mondial de la construction durable a annoncé des résultats records en 2022. 

La marge d’exploitation s’élève à 10,4% et le flux d’exploitation opérationnel a progressé de 30% à 3,8 Md€. Son cours de bourse atteint déjà une performance de 24% depuis le début de l’année.

 

Le mot de la fin

La période actuelle peut s’apparenter à une gigantesque pénurie. Chaque consommateur fait face au FOMO (acronyme anglophone pour Fear Of Missing Out qui signifie « la peur de manquer »). 

Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour promouvoir désormais le JOMO (acronyme anglophone pour Joy Of Missing Out qui signifie « la joie de manquer »). FOMO contre JOMO, tel est le destin de l’HOMO SAPIENS moderne.

 

La Plume VITALÉPARGNE par Igor DE MAACK - mars 2023

Retrouvez le précédent numéro de février " BATTRE EN RETRAITE ? " La Plume par Igor DE MAACK.

Rédacteur : Igor DE MAACK  • Presse : Stevens Lefort - slefort@vitalepargne.com