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“ LES LOIS DE LA CONTAGION ” - La Plume par Igor DE MAACK

“ LES LOIS DE LA  CONTAGION ”

L’épidémiologiste et mathématicien britannique Adam Kucharsky passé par la finance, avait publié un livre prémonitoire intitulé The Rules of contagion. Dans cet ouvrage, il retrace les points communs entre l’épidémie de SRAS de 2002, la viralité d’un tweet ou encore les bulles financières.

 

L’instant marché financier

La viralité peut se définir comme la capacité de transmission d’une idée, d’un virus ou d’une chose d’un individu ou d’un groupe restreint à une plus grande majorité. Qu’elle soit liée à l’achat d’un actif financier ou à la transmission d’une maladie, le scientifique démontre que ce sont les mêmes fonctionnements et réflexes.

Dès lors, on peut s’interroger actuellement sur l’existence de bulles financières puisqu’après avoir connu un passage à vide, les indices actions sont nettement repartis à la hausse. En effet, la recrudescence des contaminations en Europe (ou plutôt dans certains pays d’Europe comme la France), le blocage du canal de Suez par le cargo Ever Given et la poussée des rendements américains avaient constitué un coup d’arrêt dans la belle remontée des marchés actions depuis octobre dernier.

Ainsi, le taux 10 ans US est passé de 0,9 à 1,7% en trois mois. Ce quasi-doublement s’est d’ailleurs fait sans réelle douleur économique et en n’affectant que le Nasdaq plutôt corrélé positivement à la faiblesse des taux depuis des années. Les indices à connotation plus traditionnelle avec des valeurs décotées (ex : le CAC 40) affichent aujourd’hui une belle santé (performance YTD de + 9,5%). Il est toutefois difficile d’extrapoler cette performance tout au long de l’année. C’est pour cela qu’il faut être sélectif dans le choix de ses valeurs, de ses géographies et de ses secteurs.

L’Asie semble toujours avoir le vent en poupe puisque l’activité manufacturière chinoise est au plus haut depuis trois mois (51,9 contre 50,6). En France si la consommation s’est stabilisée en février, le moral des affaires mesuré par l’indice du sentiment économique s’est amélioré au mois de mars en zone euro (101 contre 93,4 en février). Les banques, quoique certaines seront touchées par l’énième escroquerie d’un hedge fund (Archegos), les valeurs pétrolières ou les grandes valeurs industrielles en Europe sont à privilégier.

Les bulles existent sur certains compartiments (technologie, croissance, valeurs « vertes ») mais il ne faut pas oublier que les plans de relance multiples et le soutien monétaire agissent comme de puissants moteurs de reprise économique. En cette veille du weekend pascal, chacun aura donc le choix de placer en bourse ses œufs dans de beaux paniers.

 

La valeur du mois • DELIVEROO

La période de Covid-19 aura profité au monde de l’internet, à la livraison à domicile et à tous les services à distance. Pourtant, la bourse n’achète pas forcément toutes les fausses bonnes idées ou les transactions mal ficelées.

Ainsi, le groupe britannique de livraison de repas, Deliveroo, vient de connaître un démarrage très difficile en bourse puisque le cours a touché 290 pence soit une baisse de 30% par rapport à son prix d’introduction (390 pence).

 

Le mot de la fin

Wabi-Sabi, ce concept japonais de maîtrise de la perfection imparfaite, pourrait nous éclairer dans la lecture de cette crise.

Cette pandémie a bouleversé nos vies et entraîné une mortalité anormalement élevée. Elle a montré que derrière la perfection ou l’idéal du progrès de l’humanité, il reste (et il restera toujours) des imperfections et des défis.

C’est probablement aussi cela qui fait de nous des mammifères aussi différents et (trop ?) dominants sur cette planète.

 

 

La Plume VITALÉPARGNE par Igor DE MAACK - avril 2021

Retrouvez le précédent numéro de " Le tube de dentifrice ".

Rédacteur : Igor DE MAACK - idemaack@vitalepargne.com • Presse : Stevens Lefort - slefort@vitalepargne.com