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Premier trimestre 2023 : comment les marchés résistent et performent ?

Le premier trimestre 2023 s'est achevé sur une période de stress bancaire. Pourtant les marchés financiers ont résisté et même continué de performer. Igor de Maack, conseiller en gestion de patrimoine, et Dirigeant Associé, répond sur le plateau de B SMART.

Comment les marchés financiers rebondissent post stress bancaire du mois de mars ?

Le marché actions remonte avec une volatilité qui ne cesse de baisser depuis bientôt un mois. À l’inverse, le marché obligataire corrige légèrement après un véritable rallye défensif sur le mois de mars. Les rendements longs, tout comme les rendements courts remontent progressivement, dans une ambiance cependant extrêmement volatile.

En s’intéressant au marché actions, nous remarquons que cette classe d’actifs n’a pas véritablement souffert ni de l’inflation, ni de la montée des taux d’intérêt. Les entreprises ont été capables, dans leurs marges, de transmettre cette inflation aux clients. Du côté du marché obligataire, cette classe d’actifs a autant subi l’inflation, sur le niveau des taux réels, que sur la hausse des taux de base des banques centrales.

Ces deux marchés s’opposent puisque le marché obligataire annonce une récession, là où le marché actions réfute la présence de signaux d’une récession. Du côté de l’investisseur, le cash est aujourd’hui davantage rémunéré ce qui est plus favorable aux actifs risqués. Le paradoxe se situe dans un discours général qui a pourtant historiquement annoncé une baisse du marché actions si les taux venaient à augmenter.

Il est primordial de ne pas oublier que la désinflation est toujours plus lente que l’inflation.

Quel sentiment sur les premiers résultats du T1 2023 ?

Pour le moment, peu de résultats sont publiés. Nous pouvons tout de même noter que pour les secteurs qui ont bien terminé 2022, l’élan positif se poursuit sur le premier trimestre 2023.

Sur le secteur de l’automobile et particulièrement dans le segment électrique chez Tesla ou chez les acteurs historiques comme Renault, nous identifions des phénomènes désinflationnistes. La demande risque tôt ou tard de prendre l’ascendant sur l’offre. Sur les grosses industries la saison des résultats s’annonce passionnante.

En France, l’ambiance de consommation n’est pas très favorable. Les secteurs comme le luxe ou les zones comme la Chine sont dans une bonne dynamique pour les très grandes entreprises, mais lorsque nous nous intéressons aux petites et moyennes entreprises le constat est nettement moins positif.

Banques centrales et zones macroéconomiques : quels sont les points de vigilance ?

Il est compliqué, voire impossible, de prévoir les futures décisions de la FED et de la BCE, même si quelques orientations peuvent se lire au fil de leurs communications. Les banques centrales vont devoir ajuster quelques décisions, dans l’hypothèse où aucun mouvement de bascule ne viendrait perturber leur prochain scénario. L’investisseur n’aura, probablement, plus cette épée de Damoclès monétaire au-dessus de la tête.

Pour ce qui concerne la hausse des taux, la majeure partie du chemin est surmontée. Pour ce qui est des zones macroéconomiques, il y a une zone qui contre balance les autres : la Chine / l’Asie. Le FMI a révisé prévisions de croissance pour 2024 à 3 puisque la Chine a revu à la hausse sa croissance de 2 à 4-4,5% alors que le monde occidental, lui, se dirige plutôt vers un ralentissement.

Toujours sur l’Asie, le Japon est un pays sous détenu dans les allocations. Nombreux sont les investisseurs et gérants de fonds qui se sont brulés les ailes, un jour, sur les obligations ou sur les actions japonaises. Cependant, le Japon est la troisième économie du monde, accroché à la Chine ainsi qu’à l’Asie, c’est un pays exportateur de technologie.

Les entreprises Japonaises ont à présent une meilleure gouvernance, des gros bilans et sont bien financées. Pour l’investisseur qui souhaite être exposé au marché asiatique sans être trop investi sur la Chine, et son risque géopolitique, le Japon est une alternative et/ou un complément cohérent.

Retrouvez régulièrement les interventions d'Igor DE MAACK et du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Vitalépargne sur B SMART.