Récession, Euro faible, guerre et pénuries : comment et pourquoi investir ?
Igor DE MAACK, Associé et Dirigeant du cabinet de gestion de patrimoine Vitalépargne livre ses réponses sur BFM Business sur les sujets : Récession, Euro faible, guerre et pénuries, comment et pourquoi investir ?
Les récessions sont-elles de bonnes périodes pour prendre des risques ?
Cela peut sembler contre intuitif pour les investisseurs mais c’est toujours dans les « creux » qu’il est possible de réaliser les meilleures performances.
Cependant, cela exige du courage et du temps pour investir. Les marchés sont assez volatils mais sont cependant intéressés par l’achat d’entreprises peu chers ou qui publient de bons résultats et qui ont de bons dividendes. Les guerres ne durent pas indéfiniment. L’économie se reprendra tôt ou tard.
La situation est anxiogène. Cela demande d’être rationnel. L’inflation, qui est le cancer de l’épargne, affecte tous les prix de tous les actifs financiers. Il faut rester centrer sur les valorisations et sur le prix des actifs.
Les obligations avec la remontée des taux d’intérêt sont-elles en concurrence face aux actions ?
Certains investisseurs institutionnels ont déjà fait une sorte d’arbitrage. Des flux sortants, notamment des actions Européennes, vers de l’obligataire. Avec une inflation à 6 ou 8, même avec des taux 10 ans à 4, le rendement réel reste négatif.
Une partie du chemin est faite. Il faut que l’inflation baisse à des niveaux moindres, autour de 4 ou 5 et que les taux se maintiennent ou montent légèrement afin que l’investisseur puisse bénéficier de cet effet ciseau.
Les obligations peuvent devenir une potentielle concurrence pour le futur, mais rien n’est établi.
Le dollar, surtout contre l’euro, à ce niveau représente-t-il un refuge ?
Le dollar a récemment touché un plus haut, depuis 32 ans, face au Yen. Dans ce contexte, nombreux sont les investisseurs qui sollicitent un cabinet de gestion de patrimoine pour savoir si le dollar peut être une valeur refuge.
Le dollar est toujours un refuge puisqu’il s’agit de la monnaie de réserve internationale. Dans les phases relativement systémiques il y a toujours un repli vers la monnaie de réserve. C’est une zone qui connaîtra une récession moins importante que la zone Euro. Du moins, les États-Unis sont bien moins impactés par la crise énergétique ainsi que par la guerre en Ukraine.
Si la récession Européenne est plus rude et longue qu’anticipée, il est fort probable que l’€ continue de se déprécier, renforçant ainsi l’image de valeur refuge du $. Sans oublier le fait que le dollar reste la monnaie de dénomination de toutes les grandes matières premières notamment le pétrole.
Pourquoi les marchés actions ne s'effondrent pas malgré les menaces d'embrasement liées à la guerre en Ukraine ?
Les marchés ont fait une partie du travail sur la valorisation de la future récession ou de l'actuelle puisque nous y sommes rentrés. Le débat sur l'inflation n'en est plus un puisque nous sommes entrés dans une phase inflationniste supérieure aux phases connues sur les 20 dernières années.
Dans la période des résultats d’entreprises, la majorité des publications sont amenées à être négatives ou du moins peu de bonnes surprises sont attendues. Des entreprises du secteur pétrolier ou plus particulièrement La Française des Jeux, publient tout de même de bons résultats.
Les résultats du 3ème trimestre ne peuvent être très positifs. De nombreux évènements les impactent comme le prix de l’énergie ou l’inflation salariale. Mise à part le risque important de dégradation de la situation géopolitique, les marchés savent assez bien valoriser une crise économique « classique ». Ce n’était par exemple pas le cas en 2008.
Pour le moment, nous n’observons pas les profits des entreprises chuter ou le système monétaire international dysfonctionner. Le rebond est davantage à prévoir pour le début d’année prochaine que pour cette fin d’année 2022.
La pénurie d’essence peut-elle entraîner des turbulences sur le cours de TotalEnergies ?
Le cours de Total est passé de 49 à 51. C’est l’une des meilleures performances depuis le début de l’année. C’est une valeur qui se paye très peu cher. Le raffinage est une activité très peu contributrice, en France, pour Total.
Ce sujet est un non-sujet pour les investisseurs. Les mouvements sociaux impactent davantage les clients finaux que le cours d’action de Total.
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