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" TEMPÊTE DANS UN BOCAL ? " - La Plume par Igor DE MAACK

L’instant marché financier

Régulièrement, la dette publique américaine fait l’objet d’un psychodrame lorsque le Congrès n’a pas la même couleur politique que la présidence. Mais comme toujours, les caciques républicains et démocrates américains doivent bien finir par s’entendre sur le plafond de cette dette (un vote au Congrès reste tout de même à valider).

Les investisseurs continuent d’être écartelés entre, d’un côté, un marché obligataire tendu et volatil et de l’autre côté un marché actions qui croit à une non-récession ainsi qu’à la poursuite de la croissance de la profitabilité des entreprises. En effet, l’indice de volatilité des taux d’intérêt (MOVE) s’est de nouveau approché du seuil de 150 alors que l’indice de volatilité des actions (VIX) est resté stable à un niveau bas (17).

Alors que la baisse des taux d’intérêt, dans un contexte de liquidités abondantes, favorisait toutes les classes d’actifs, la hausse des taux d’intérêt les discrimine beaucoup plus. La valeur faciale de toutes les obligations (à spread de crédit constant) baisse instantanément. Les actions cotées d’entreprises endettées, ou très chèrement valorisées (sans trésorerie), sont elles aussi affectées.

Ce monde financier, même s’il est plus difficile à décrypter, s’avère plus sain et donnera l’avantage à celles et ceux qui savent identifier les bons risques à prendre sur les actifs idoines et au bon prix. Les banques centrales ne veulent et ne peuvent plus servir de paravent sécuritaire à l’épargnant. Ainsi, certains pans de l’investissement souffrent actuellement. Les valeurs des PMEs non cotées en Europe continuent de baisser tout comme le volant des fusions & acquisitions.

Les prix de l’immobilier en France se tassent dans les grandes villes (Paris, Lyon…). Par ailleurs, le nombre d’autorisations de nouveaux logements délivrées en un an a chuté de 11,5 %, à 441 400. La croissance des prêts aux ménages et aux entreprises ralentit en Europe. Tous ces éléments sont de nature à contraindre la croissance économique alors que la pression monétaire (hausse des taux) pourrait s’atténuer et les injections budgétaires perdurer.

Le chemin est donc étroit mais pour l’instant, la macro et la microéconomie ont montré une bonne résilience. L’investisseur doit rester attentif à l’approche de l’été pour saisir des opportunités.

Bruno Patino dans son livre « La civilisation du poisson rouge » expliquait que les ingénieurs de Google avaient évalué la durée maximale de l’attention d’un poisson rouge dans un bocal à 8 secondes, soit une seconde de moins que la durée d’attention de la génération des millenials. Gageons que celle de l’investisseur devant ses écrans dépasse au moins la minute voire l’heure… La patience est amère mais son fruit est doux.

 

La valeur du mois • SCOR

Scor a dégagé d’excellents résultats au premier trimestre 2023 affichant un bénéfice net de 311 M€ vs une perte nette de 35 M€ l’an dernier.

Le ratio combiné net (rapport entre le coût des sinistres et le total des primes encaissées), s’est établi à 85,2% au premier trimestre en réassurance de dommage et de responsabilité, contre 97,8% un an plus tôt. La réassurance semble sortir de l’ornière.

 

Le mot de la fin

À l’heure des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle générative, un nouveau trouble se manifeste chez l’être humain consommateur d’écran :  l’athazagoraphobie qui désigne la peur d’être ignoré, voire oublié par les autres dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux.

 

La Plume VITALÉPARGNE par Igor DE MAACK - juin 2023

Retrouvez le précédent numéro de mai " IL EST L’OR DE SE RÉVEILLER " La Plume par Igor DE MAACK.

Rédacteur : Igor DE MAACK  • Presse : Stevens Lefort - slefort@vitalepargne.com