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À première vue, l’augmentation du taux de crédit immobilier apparaît toujours comme un facteur négatif pour l’investissement, puisqu’il rebute les candidats à l’accession à la propriété et rend les crédits moins accessibles. Toutefois, si l’on y regarde de plus près, la réponse ne s’avère pas aussi tranchée. En effet, se retrouver face à un taux de crédit immobilier à 5 % peut malgré tout présenter quelques avantages et il convient de prendre le temps de s’y attarder. S'agit-il d'une opportunité ou d'un risque ? Éléments de réponse.

Une épargne toujours possible avec un taux de crédit immobilier à 5 %

Devenir propriétaire de son logement représente toujours une des meilleures façons d’épargner. En effet, quels que soient le montant des mensualités et la durée du remboursement, à un moment donné, vous serez dégagé de cet emprunt. Le jour venu, vous pourrez dans ces conditions aborder avec plus de sérénité l’approche de la retraite, période qui s’accompagne le plus souvent d’une baisse importante de revenu. Si vous avez investi dans votre résidence principale, vous n’aurez alors plus de crédit à rembourser et pas de loyer à payer. Sachant que ce poste représente généralement 30 % des revenus d’un accédant à la propriété, vous gagnerez donc en pouvoir d’achat, ce qui participera à la conservation de votre niveau de vie.

En revanche, si vous choisissez de rester locataire en attendant le moment où les taux de crédit immobilier seront redescendus à un taux plus intéressant, vous êtes certain que l’argent utilisé pour vous loger pendant cette période est définitivement perdu.

La possibilité de renégocier le taux de votre crédit au moment opportun

Vous pourrez toujours envisager une renégociation de votre taux d’emprunt au moment où l’inflation régressera de manière significative, ce que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, laisse espérer à court terme. Ainsi, lors d’une récente interview donnée au journal l’Union, il a tenu les propos suivants :

« Selon l’indice européen harmonisé, qui permet de faire des comparaisons avec les autres pays, l’inflation atteint 6 %. Notre objectif est de la ramener vers 2 % d’ici 2025. C’est notre prévision et c’est même notre engagement ».

Un emprunt à un taux élevé protège contre l’inflation

Depuis quelques années, les emprunts pour un achat immobilier sont à taux fixe et ils le sont restés malgré l’inflation galopante. Vous êtes dès lors certain de bénéficier d’une mensualité de remboursement qui ne variera pas pendant toute la durée de votre prêt.

Or ce n’est pas le cas pour les locataires qui subissent une augmentation du montant de leur loyer chaque année. Même si celle-ci est actuellement limitée à 3,5 % dans le secteur privé, elle représente néanmoins une perte supplémentaire de votre pouvoir d’achat qui vient s’ajouter à celle provoquée par l’inflation.

Profiter d’une baisse des prix de l’immobilier

Les professionnels de l’immobilier sont tous d’accord pour reconnaître que le marché immobilier a souffert d’une baisse significative des ventes de biens depuis le début de l’année. À la fin 2023, les transactions devraient accuser un recul de 20 % par rapport à 2022.

Or, si les prix, au niveau national, n’ont subi qu’une variation de - 0,4 % au cours des 12 derniers mois, la baisse devrait rapidement s’intensifier durant l’année 2024, en raison du nombre important de biens qui sont restés invendus. C’est une bonne nouvelle pour les futurs investisseurs immobiliers, car les opportunités de trouver le bien qui leur convient, à un prix attractif, vont se multiplier dans les mois à venir. En effet, les acquéreurs qui ont les revenus suffisants pour emprunter sont de moins en moins nombreux et les crédits accordés se font de plus en plus rares. Cette situation, qui succède à une période faste pour les vendeurs, devrait les pousser à accepter la négociation pour ne pas perdre un client solvable.

Cette baisse des prix viendra alors contrebalancer en partie l’augmentation des taux d’emprunt. De plus, acheter un bien à un prix réduit entraîne aussi une diminution des frais d’acquisition et des honoraires du notaire.