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Quelles seront les conséquences financières de la crise Ukraine / Russie ?

Quelles seront les conséquences financières de la crise Ukraine / Russie ? Analyse d'Igor de Maack, Dirigeant Associé Vitalépargne Paris, sur le plateau de B Smart.

Un conflit présent depuis la chute de l'Union Soviétique

Il est encore tôt pour évoquer un changement de paradigme. Le fait que la Russie envahisse l'Ukraine est tragique sur le plan humain mais a pour mérite de mettre la lumière sur un sujet qui n’est pas réglé depuis quasiment 1991 et la chute de l’Union Soviétique. Sans oublier, l’annexion de la Crimée en 2014 qui a entraîné des « sanctions » qui ont surtout poussé la Russie vers la Chine.

L’Europe n’agit que dans la crise, au pied du mur. Les dommages collatéraux sur l'économie mondiale, européenne et russe sont inévitables. La courroie est le prix de l'énergie qui est un impôt pour le consommateur européen qui aura en répercussion des conséquences sur la consommation.

L'économie qui sera la plus pénalisée est l'économie russe. Tout l’enjeu y réside puisque le nœud du futur peut être la gouvernance de la Russie. En effet, les Occidentaux et davantage les Américains pourront s’appuyer sur la situation en Ukraine pour entraîner un changement de gouvernance en Russie.

Du point de vue des investissements, du côté de Vitalépargne, Cabinet gestion de patrimoine à Caen, Bordeaux, Nantes, Paris et Amiens, nous sommes pour rééquilibrer les portefeuilles avec une part légère d’actions américaines. On se dirige davantage vers une phase « long terme » et l’or peut apparaître comme l’une des valeurs refuges incontournables. Nous avions été prudents en nous positionnant sur des valeurs européennes et values en fin d’année 2021.

Le dicton controversé « on achète au son du canon » est malheureusement vrai. L’éclatement de ce conflit est encore relativement récent et peut s’arrêter, nous l’espérons, à tout moment.

Les marchés financiers sont assez bien maîtrisés. La panique n’a pas été comparable à des précédentes situations de crise comme les tragiques attentats du 11 septembre 2001. L'économie russe n'est pas l'économie chinoise, elle représente quand même assez peu du PIB mondial. On estime plutôt pour la Russie un impact de 4 ou 5 points de PIB soit des sanctions qui sont inédites.

Quelles actions / sanctions de l'Europe face à cette crise ?

Sur la logique de sanction jusqu'à présent l'histoire des sanctions a généralement montré que les objectifs étaient rarement atteints et avaient plutôt tendance à renforcer d'ailleurs les pouvoirs des pouvoirs en place. La Russie est la plus grande réserve de matières premières. Sa population vit dans un monde relativement différent de celui des populations de la Corée du Nord et ou du Venezuela qui sont des états très isolés géographiquement, politiquement et économiquement.

L’Ukraine et la Russie ont une histoire très imbriquée. Leur situation ne peut être résolue à la « légère ». L’année 2022 marquera un tournant dans cette relation. L’Europe, au travers de ses annonces de fournitures d’équipements à l’Ukraine, se positionne de manière ferme face à cette situation

Les décisions allemandes du week-end sont spectaculaires puisqu’elle renverse des décennies de stratégies politiques sur le plan militaire mais aussi dans les relations allemandes / russes.

L’un des piliers de l’Europe, et l’une des morales de la Seconde Guerre Mondiale, est de ne pas laisser l’armée aux allemands. En contrepartie, l’Allemagne ne participe pas aux budgets de défense. À contrario, elle participe à la sécurisation du système financier, notamment dans les années 80 en prétend de l’argent, via à La Buba, lorsque le Franc a été attaqué.

Dans une zone commune, il paraît pourtant plus cohérent de voir tous les membres investir dans tous les sujets. En effet, nous avons tous les mêmes sujets : écologiques, technologiques, de santé, etc…

L'Europe avance toujours à marche forcée, au pied du mur, notamment avec une gouvernance assez lente et inefficace. Cela ne signifie pas que l’Europe ne peut pas faire, puisque c’est avant tout une zone de croissance et de richesse.

L’erreur de l’Europe est de croire que la démocratie est transférable partout dans le monde, au même moment, de la même façon et avec les mêmes recettes. Cette vision américaine et anglo-saxonne ne concerne pas la majorité du monde qui ne vit pas dans un régime démocratique.

L’Europe a des opportunités et peut s’appuyer sur des réussites. Si on prend l’exemple de l’€, malgré ce qui s’est passé en Grèce, une majeure partie des Européens ne souhaite pas revenir en arrière. Les réflexes Européens sont avant tout économique et diplomatique, d’autres pays comme la Russie ont-eux des réflexes avant tout militaire.

Il est impératif, avant tout humainement puis économiquement, de trouver une voie de sortie rapidement.

Comment réagir si une crise se déclenche entre la Chine et Taïwan ?

La situation pose de vraies questions sur des éventuels scénarios futurs. Lorsqu’un Groupe comme BP liquide ses positions, 20 milliards, auprès de son ancien partenaire russe Rosneft. La réglementation n’imposait pas cette décision. Cependant, la pression autour de ces sujets engendre des décisions quasiment politiques. Comment réagiront les grands Groupes si la situation se produit avec la Chine ?

La Chine représente 15% du PIB Mondial. C’est avant tout l’atelier du monde, un nombre très important de secteurs ne peuvent s’en passer.

L’Europe a une vision assez angéliste. Malgré des valeurs vertes, des processus et chartes ESG, l’Europe est encore très dépendante de la Chine, nos marchés financiers dépendent de décisions monétaires, qui dépendent de la courroie des prix des énergies et ce n’est malheureusement pas avec quelques éoliennes que nous pourrons nous passer des gaz russes.

 

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