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Quelles tendances pour les marchés financiers en 2023 ?

À l'aube de cette année 2023, Igor de Maack, conseiller en gestion de patrimoine et Associé de Vitalépargne Paris, était l'invité du Club sur BFM Business pour évoquer les tendances à venir sur les marchés financiers.

Quel début d'année sur les marchés financiers ?

 

Les marchés Européens, et particulièrement le CAC40, démarrent bien cette nouvelle année 2023.

Il est encore tôt pour qualifier ce démarrage d’épiphénomène ou au contraire de tendance qui guidera les indices Européens en 2023. Les débuts d’année, sur les marchés, sont historiquement des moments d’euphorie qui se traduisent ainsi par des bons démarrages. Pour 2023, il ne faut pas oublier de considérer le mois de décembre 2022 qui a été particulièrement fluctuant sur les marchés.

En matière de pondération, les portefeuilles bougent peu. La publication, prochaine, des résultats donnera le la sur le premier, voire le second, trimestre au niveau de la microéconomie et de la performance.

Il y a d’énormes retards de la part des actions Européennes et Françaises face aux actions Américaines. Au départ de 2023, ce ne sont pas 2 à 3 % d’écart en faveur des indices actions Européens face aux indices Américains qui vont bouleverser le marché.

D’un regard optimiste, nous ne démarrons pas l’année avec de nouveaux risques contrairement à 2022. Des mécanismes de correction macroéconomiques, que sont les taux d’intérêt, sont largement enclenchés.

Les sujets autour du pétrole et du gaz seront une nouvelle fois majeurs dans la macro comme dans la microéconomie de 2023. Aujourd’hui, personne ne peut prédire quel sera l’état de ces deux marchés dans 6 mois.

Il est primordial de garder en tête que les matières premières sont la valeur la plus volatile sur les marchés financiers. Après peut être les cryptomonnaies, qui sont elles des valeurs relativement atypiques.

L’hiver semble assuré au regard des capacités de stockage mais également des prévisions climatiques. La projection pour fin 2023 se fera d’ici quelques mois.

Tous les analystes et économistes évoquent 2023 comme une année de désinflation. Sans pour autant trop s’avancer sur l’ampleur de cette désinflation.

Les prix de l’énergie sont importants puisqu’en Europe l’énergie représente 2/3 de la composante prix des indices inflation. Aux États-Unis, l’énergie est relativement moins pondérée dans les indices. Historiquement, ce qui se produit aux États-Unis se reproduit en France. Il s’agit là d’une avance de cycle.

 

La désinflation impactera-t-elle les marges des entreprises ?

Il est difficile de prendre position sur cette question puisque les entreprises sont assez opaques sur leurs marges. Si on s’attarde sur le ratio commande / production qui est à des niveaux historiquement haut. Les carnets de commande sont remplis, mais on ne connaît jamais réellement le prix du carnet de commande et du niveau de marge. Seules des activités telles que la construction sont capables de le communiquer.

Les analystes vont davantage se concentrer sur les résultats opérationnels que sur les marges parfois biaisées par l’inflation. En effet le coût de revente, en période inflationniste, est souvent gonflé alors que le coût d’achat, avant inflation, n’a lui pas évolué.

Le vendredi 13 marquera le début de la période de publication aux États-Unis, notamment celle des bancaires. Le secteur bancaire peut atteindre des publications records, ou du moins sont attendues de belles publications.

L’année 2020 est excellente sur les valeurs pétrolières, notamment sur Total Energies. Certains épargnants n’hésiteront pas prendre un peu de performance de plus-value sur ces titres. Les trois secteurs qui ont versé le plus de dividendes, et qui sont susceptibles de continuer à le faire de manière pérenne, ce sont les valeurs pétrolières, les banques et les valeurs santé.

Le dividende, d’un regard patrimonial, reste un élément très fort de la solidité d’une entreprise. Il y a également un enjeu pour l’investisseur face à l’inflation.

Du côté des valeurs décotées, les banques profitent de la remontée des taux. Il est toujours plus facile de marger sur des taux qui montent que sur des taux zéro. La banque, de manière générale, surfinance la croissance et sous finance la récession, même si cela change progressivement avec les coussins de fonds propres.

Du point de vue de l’épargne, elles attirent massivement les flux au travers de campagnes assez agressives mais également de produit tels que les DAT. Ce qui est bénéfique pour leurs bilans.

 

Au sein des portefeuilles, faut-il renforcer la tech ?

L’environnement monétaire a été très favorable pendant dix ans pour ces valeurs. Aujourd’hui, la concurrence a bouleversé le marché. Il suffit de regarder l’environnement concurrentiel de Netflix au fil des années.

Il s’agit d’un secteur qui se « normalise » progressivement. Du fait de la concurrence, chaque acteur du secteur de la tech doit aujourd’hui, plus que jamais lutter pour ses avantages concurrentiels. Ils ont, durant de nombreuses années, été surreprésenté dans certains indices ou certains portefeuilles. La seule, véritable, bulle qui était perceptible dans le marché actions était le secteur des technologies.

 

Que penser de l’automobile en 2023 ?

Les « vieilles » valeurs « traditionnelles » peu chères avec une véritable capacité technologique et un savoir-faire de production à grande échelle, sont plus que jamais intéressantes. L’automobile pourrait ainsi bénéficier d’une accalmie sur le pétrole, même s’il n’y a pas toujours de corrélation. L’automobile reste un secteur dont on ne peut toujours pas, vraiment, se passer. L’offre et la demande sont relativement tendues. Cette conjoncture peut rendre le carnet de commandes encore plus vertueux. 

La voiture qui a longtemps été un modèle de représentativité de la classe moyenne, devient au fur et à mesure un produit de luxe. Les prix, l’accession ainsi que les technologies en font des produits premium, voire luxe.

Le luxe qu’il soit véhiculé par des valeurs « grand public » comme l’automobile ou au travers de valeurs historiques comme LVMH aura dans le cadre d’une économie « consommateur / travailleur » de beaux jours devant lui. Tant qu’il y aura des consommateurs, avec un emploi, ils se dirigeront vers des produits de luxe, selon le modèle de société et de vie généralisé.

 

Retrouvez régulièrement les interventions d'Igor de Maack et du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Vitalépargne sur BFM Business.